Dans le bassin minier du Pas-de-Calais, la ville de Béthune dispose d’un unique réseau de chaleur urbain bien identifié, référencé 6204C sur la base nationale France Chaleur Urbaine (découvrez notre article dédié).
Ce réseau unique connaît des évolutions majeures liées à la transition énergétique locale, avec notamment la valorisation du gaz de mine, des extensions en cours, des rénovations de chaufferie, etc. Dans cet article, nous dressons un panorama complet : fiche technique, performances environnementales, classification réglementaire, aides possibles et rôle d’un accompagnement par Hellio.
Raccordez votre bâtiment au réseau de chaleur de votre ville
Qu’est-ce que le chauffage urbain et comment fonctionne-t-il ?
Définition du chauffage urbain
Le chauffage urbain, ou réseau de chaleur, est un système de distribution de chaleur à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une agglomération. Il se compose d’une (ou plusieurs) chaufferie centrale(s) produisant de la chaleur (souvent sous forme d’eau chaude ou vapeur), et d’un réseau de canalisations enterrées qui transporte cette chaleur jusqu’à des points de livraison (immeubles résidentiels, tertiaires, équipements publics). Ces points de livraison sont équipés d’échangeurs pour alimenter les systèmes de chauffage ou d’eau chaude sanitaire des bâtiments raccordés.
La chaleur peut provenir de combustibles classiques (gaz, fioul), mais aussi d’énergies de récupération (chaleur fatale industrielle, incinération de déchets, géothermie, biomasse, gaz de mine, etc.). L’un des atouts majeurs est la mutualisation de la production, permettant des gains d’efficacité, de régulation et de maintenance à l’échelle collective.
Les atouts des réseaux de chaleur pour la transition énergétique
Les réseaux de chaleur présentent plusieurs avantages clés, en particulier dans un contexte de transition énergétique :
- Effet d’échelle : les installations centrales peuvent atteindre des niveaux de performance difficilement accessibles pour des chaufferies individuelles.
- Mix énergétique diversifié : possibilité d’intégrer des sources renouvelables ou de récupération (biomasse, chaleur fatale, géothermie, etc.).
- Réduction des émissions de CO2 avec des sources faibles en carbone, le bilan carbone du réseau est meilleur qu’un parc de chaudières individuelles.
- Gestion optimisée : contrôle centralisé, régulation thermique optimisée selon les besoins.
- Mutualisation des coûts : les coûts d’investissement et d’exploitation sont partagés sur tous les usagers raccordés.
- Incitation réglementaire : certains réseaux sont classés ou soumis à des obligations (voir plus loin).
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Le réseau de chaleur urbain à Béthune
L’éligibilité d’un bâtiment au raccordement à un réseau de chaleur urbain dépend avant tout de sa proximité avec ce dernier. D’après France Chaleur Urbaine, les bâtiments situés à moins de 100 mètres d’un réseau sont généralement éligibles, voire jusqu’à 200 mètres dans certains cas. Toutefois, seule une étude détaillée, réalisée par le gestionnaire du réseau et prenant en compte les spécificités du site et du réseau, permet de confirmer techniquement la possibilité de raccordement.
Voici les principales caractéristiques du réseau 6204C Béthune, créé en 1972, selon la base France Chaleur Urbaine (données 2023 ou moyennes 2021–2023) :
- Nombre de points de livraison : 127 ;
- Livraisons totales de chaleur : 44,2 GWh (année 2023) ;
- Taux d’EnR & R (énergies renouvelables et de récupération) : 67,4 % (pour 2023) ;
- Contenu CO2 (émissions directes) : 77 gCO2/kWh ;
- Contenu CO2 selon ACV (analyse du cycle de vie) : 106 gCO2/kWh.
Ces performances font du réseau de Béthune un réseau à forte part d’énergies de récupération, ce qui contribue à en limiter les émissions. Par ailleurs, dans l’arrêté du 16 mars 2023 modifiant l’arrêté du 15 septembre 2006, les indicateurs historiques pour Béthune mentionnaient un taux ENR & R de 43,8 % (en 2021) et des contenus CO2 de 0,149 kgCO2/kWh (direct) et 0,186 kgCO2/kWh (ACV) (Légifrance). Cela montre une progression vers une meilleure performance carbone.
Le réseau alimente aujourd’hui principalement des logements collectifs, notamment des logements sociaux : environ 3 700 logements sont desservis actuellement. La municipalité prévoit d’étendre le réseau sur près de 14 km supplémentaires pour couvrir l’équivalent de 6 500 logements, incluant des bâtiments publics comme l’hôpital.
Une nouvelle chaufferie est en cours de mise en place, au Mont-Liébaut, pour moderniser l’approvisionnement et intégrer le gaz de mine dans le mix énergétique.
Enfin, un projet complémentaire de valorisation des déchets via un Centre de Valorisation Énergétique (CVE) à Labeuvrière est prévu pour alimenter le réseau en chaleur biosourcée. Le CVE traitera jusqu’à 100 000 tonnes de déchets par an et injectera de l’énergie dans le réseau de Béthune et ses environs.
Le projet prévu d’ici 2026 devrait fournir jusqu’à 56 GWh de chaleur annuelle au réseau de Béthune à travers ce CVE.
Béthune : un réseau de chaleur vertueux et classé
Le réseau de Béthune (6204C) est classé parmi les réseaux de chaleur « classés » selon les arrêtés annuels publiés au Journal officiel. Le classement impose certaines obligations de transparence, de performance, notamment sur les taux de recours à la récupération et aux énergies renouvelables, et des contrôles de conformité.
Ce statut renforce l’exigence de qualité environnementale et oblige l’opérateur à publier des indicateurs de performance (contenu CO2, taux ENR & R, etc.). Ainsi, Béthune se positionne comme un territoire exemplaire dans l’usage d’énergies de récupération pour un réseau de chaleur urbain.
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Quelles aides pour se raccorder à un réseau de chaleur ?
Le raccordement à un réseau de chaleur peut être accompagné de soutiens financiers publics. Voici les pistes principales :
- MaPrimeRénov’ : certaines configurations de travaux liés à la transition énergétique peuvent être éligibles.
- Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) : des opérations de raccordement ou de rénovation donnent lieu au “Coup de pouce Chauffage des bâtiments tertiaires et résidentiels collectifs” ;
- Fonds chaleur : l’Ademe peut soutenir des projets de réseau de chaleur ou des raccordements qui permettent d’accroître la part d’énergie renouvelable ou de récupération ;
- Subventions territoriales (Région, Département, Agglo) : certaines collectivités proposent des aides locales pour faciliter le raccordement ou amortir les coûts ;
- TVA réduite à 5,5 % : dans certaines conditions, la chaleur issue d’un réseau de chaleur peut bénéficier d’une TVA réduite (5,5 % ou 5 %) au lieu du taux normal, lorsque le réseau atteint des seuils d’ENR & R élevés. Par exemple, à Béthune, ce régime fiscal favorable est appliqué dans le cadre du projet de valorisation du gaz de mine.
👉 L’éligibilité et le montant de ces aides dépendent du contexte (type de bâtiment, catégorie d’usage, puissance raccordée), et des appels à projets en cours localement.
Raccordement au réseau de chauffage urbain à Béthune : Hellio vous accompagne
Chez Hellio, notre expertise en efficacité énergétique s mobilise pour vous assister dans toutes les étapes de raccordement à un réseau de chaleur, y compris celui de Béthune.
Nous proposons notamment :
- Étude de faisabilité : analyse technique, énergétique et économique pour vérifier la rentabilité du raccordement, les gains attendus, l’impact sur vos factures.
- Analyse du montage financier : identification des aides disponibles (CEE, Ademe, aides locales), élaboration d’un plan de financement cohérent.
- Assistance à la maîtrise d’ouvrage : soutien dans les appels d’offres, le choix des prestataires, le suivi des travaux de raccordement.
- Optimisation de performances : vérification que le raccordement maximise la part d’énergies renouvelables ou de récupération, pour optimiser le bilan carbone et les coûts.
- Accompagnement réglementaire : veille sur les obligations liées aux réseaux de chaleur classés, les indicateurs à publier, les obligations de performance environnementale, etc.
Les réseaux de chaleur, une mode de chauffage décarboné et économique