Le chauffage urbain à Angers : caractéristiques et opportunités de raccordement

En France, les réseaux de chaleur (ou chauffage urbain) représentent une pièce centrale de la stratégie énergétique territoriale : mutualisation des moyens de production, valorisation d’énergies renouvelables ou de récupération, réduction des émissions de CO₂. Sur le plan national, l’initiative France Chaleur Urbaine permet de recenser les réseaux classés, d’obliger le raccordement de bâtiments sous certaines conditions, et de favoriser les projets de développement (voir la carte des réseaux de chaleur).

Dans ce contexte, Angers dispose d’un maillage de réseaux de chauffage urbains déjà actifs, avec des profils techniques et énergétiques variés. Cet article propose un état des lieux : présentation des réseaux angevins, caractéristiques du mix énergétique, enjeux, et pistes pour le raccordement.

Un projet de raccordement au réseau de chaleur ?

Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur et comment fonctionne-t-il ?

Un réseau de chaleur, ou chauffage ubain est un système de production centralisée de chaleur, distribué via un réseau de canalisations isolées à des bâtiments raccordés (logements collectifs, tertiaire, équipements publics). La chaleur est produite dans une ou plusieurs chaufferies (biomasse, récupération, gaz, etc.), injectée dans un fluide (souvent de l’eau chaude), puis transportée jusqu’à des « points de livraison » (ou sous-stations) dans chaque bâtiment, où un échangeur restitue la chaleur pour le chauffage ou l’eau chaude sanitaire.

Un réseau de chaleur bien conçu offre plusieurs avantages : optimisation économique (mutualisation, rentabilité), intégration d'énergies renouvelables (déchets, biomasse, géothermie), réduction de l'empreinte carbone (substitution des systèmes fossiles), stabilité des coûts (moins de dépendance aux prix du gaz/fioul), gestion simplifiée pour les utilisateurs et accès aux aides publiques (Fonds Chaleur, TVA réduite).

Présentation des réseaux de chaleur urbains à Angers

Le site France Chaleur Urbaine propose une carte du réseau de chauffage urbain de Angers. Il suffit d’entrer l’adresse d’un logement ou d’un bâtiment pour savoir s’il peut être raccordé au réseau de chaleur existant. En 2025, sept réseaux de chaleur sont recensés à Angers.

Angers – La Roseraie (4901C)

Ce réseau, classé, est l’un des plus vertueux d’Angers : taux EnR&R de 90,6 %, émission CO₂ACV de 32 gCO₂/kWh, et contenu CO₂ de 25 g CO₂/kWh pour 2023. Il a été créé en 2021, avec 77 points de livraison et 53,7 GWh de chaleur livrés en 2023 (production totale 63,0 GWh). Le combustible le plus utilisé est l’UIOM (incinération des déchets) : 57,1 GWh, contre 5,92 GWh de gaz naturel. La puissance installée atteint 61 MW (dont 45 MW gaz, 16 MW UIOM). Le rendement déclaré est d’environ 85 %.

Ce réseau est exploité par ALTER SERVICES au nom de la Ville d’Angers, sous la gestion de la collectivité dans un cadre de service public. En tant que réseau classé, l’obligation de raccordement peut s’appliquer à des bâtiments neufs ou renouvelant un système de chauffage en zone de développement prioritaire.

Source :Réseau d'Angers La Roseraie (4901C)

Belle Beille (4911C)

Le réseau de Belle Beille est entré en service en 2018. Il affiche un taux EnR&R de 81 %, avec un contenu CO₂ ACV ( en analyse du cycle de vie (émissions directes et indirectes))de 72 g CO₂/kWh. La production totale est de 33,1 GWh, dont les livraisons 29,5 GWh. Le mix est majoritairement biomasse solide à 26,8 GWh, complété par 6,29 GWh de gaz. La puissance installée est de 37,6 MW (dont 29,6 MW gaz, 8,0 MW biomasse). Le rendement est élevé, à 89 %. Ce réseau dessert notamment des bâtiments résidentiels, tertiaires et des établissements scolaires dans le quartier de Belle Beille (et dans les communes proches impliquées dans le tracé).

Source : Réseau de Belle Beille(4911C)

Réseau Deux Croix – Nozay / UPJM (4902C)

Ce réseau est plus ancien (création 1969). En 2023, il a livré 19,4 GWh (production 23,3 GWh). Le secteur résidentiel représente 16,9 GWh. Le mix énergétique comprend 12,9 GWh de biomasse solide et 10,5 GWh de gaz naturel. La puissance installée est de 17,3 MW (14,1 MW gaz, 3,2 MW biomasse). Le rendement enregistré est d’environ 83 %.

Source : Réseau Deux Croix – Nozay

Hauts de Saint Aubin

Ce réseau, en exploitation depuis 2017, présente un taux EnR&R de 53,9 % et a livré 19,4 GWh de chaleur pour une production totale de 23,3 GWh en 2023. Le bouquet énergétique repose sur 44,4 % de biomasse et 55,6 % de gaz naturel. La puissance installée s’élève à 11,8 MW (dont 7,8 MW gaz et 4 MW biomasse), avec un rendement moyen observé autour de 69 %. Il dessert la partie est de l’agglomération et offre un potentiel d’extension ou d’interconnexion, en fonction des priorités de densification identifiées sur ce secteur.

Source : Réseau de Saint Aubin

Réseau d'Orgemont

Pour le réseau d’Orgemont (4907C), le mix énergétique révèle une orientation marquée vers la récupération d’énergie : le réseau affiche un taux EnR&R de 71 %. Sur les 45,5 GWh de chaleur produits, 29,4 GWh proviennent d’une source de chaleur récupérée, tandis que le gaz naturel représente 16,1 GWh. La puissance installée totale est de 33,5 MW, répartie entre 13,5 MW pour la récupération et 20,0 MW pour le gaz. Le rendement global atteint 88 %.

Ainsi, même si le gaz conserve une part non négligeable, le réseau d’Orgemont se distingue par une majorité d’énergie de récupération, renforçant son profil « vertueux » dans le contexte urbain angevin.

Source : Réseau d'Orgement

Réseau de chaleur de Monplaisir

Pour l’année 2023, le réseau de Monplaisir affiche un taux EnR&R de 33,4 %, ce qui signifie qu’un tiers de sa production provient d’énergies renouvelables ou de récupération. Sur une production totale de 11,3 GWh, 3,76 GWh sont issus de biomasse solide, tandis que 4,72 GWh proviennent d’énergie récupérée. Le reste, soit 2,77 GWh, est fourni par du gaz naturel. La puissance installée totale est de 22 MW, dont une part répartie entre biomasse, récupération et gaz, et le rendement global du réseau est de 81 %.

Source : Réseau de chaleur de Monplaisir

CHU Angers

Le réseau du CHU d’Angers, exploité depuis 1980, présente un taux d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) de 89,6 %, avec un linéaire de 8 km. La puissance installée totale est de 45 MW dont une part répartie entre biomasse, gaz naturel et fioul domestique.

Source : Réseau de chaleur CHU Angers

Les réseaux de chaleur, une mode de chauffage décarboné et économique

Angers : des réseaux de chaleur vertueux et résilients

À Angers, l’ensemble des réseaux de chaleur — La Roseraie, Les Deux Croix (Nozay-UPJM), le CHU, Orgemont, Hauts de Saint-Aubin, Belle-Beille et Monplaisir — bénéficient du statut de réseaux de chaleur classés, garantissant un haut niveau d’efficacité énergétique et une part importante d’énergies renouvelables et de récupération.

La classification des réseaux impose des obligations de raccordement sur certaines zones pour les bâtiments neufs ou renouvelant leur système de chauffage (puissance > 30 kW généralement), ce qui favorise la montée en charge des réseaux existants. De plus, l’arrêté du 5 juillet 2024 actualise les taux de CO₂ réglementaires des réseaux de chaleur, ce qui renforce l’exigence de performance (notamment pour les réseaux classés).

Un enjeu essentiel pour la métropole est d’interconnecter les réseaux, notamment entre rive droite et rive gauche, afin de mutualiser les moyens, améliorer la résilience, optimiser les productions selon les saisons ou la charge, et favoriser l’équilibrage énergétique. La densification autour des réseaux existants est également une priorité : plus un réseau dessert d'usagers, plus le coût unitaire baisse et la rentabilité monte.

Lire aussi : 

• Réseaux de chaleur à Nantes
• Réseaux de chaleur à Rennes

Quelles aides pour se raccorder à un réseau de chaleur ?

Le raccordement à un réseau de chaleur dit « vertueux » peut être soutenu par plusieurs dispositifs :

• Fonds Chaleur (ADEME) : subventions pour la création, l’extension de réseaux et pour les raccordements à un réseau de chaleur.
• TVA réduite (5,5 %) : sur la chaleur ou le service associé si le réseau est alimenté majoritairement par des énergies renouvelables ou de récupération.
• Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : notamment via le “Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires” pour inciter le remplacement du chauffage fossile par un raccordement.
• Aides locales : subventions ou bonifications offertes par la métropole ou les communes d’Angers.

Chaque dispositif est soumis à des conditions (type de bâtiment, performance énergétique, zone de raccordement). Il est crucial de monter les dossiers avec rigueur pour maximiser le soutien.

Raccordement au réseau de chaleur à Angers : l’appui de Hellio

Hellio, fort de son expertise en efficacité énergétique, propose un accompagnement complet pour toute démarche de raccordement à un réseau de chaleur à Angers :

1. Étude de faisabilité : examen thermique, diagnostics de réseaux existants, chiffrage des travaux de raccordement et sous-station.
2. Montage des dossiers d’aide : identification des aides possibles (Fonds Chaleur, CEE, subventions locales), préparation des dossiers pour maximiser l’aide.
3. Pilotage du projet : coordination entre le maître d’ouvrage, le gestionnaire du réseau, les bureaux d’études, suivi des travaux et mise en service.

Si vous êtes propriétaire d’un bâtiment collectif, d’un équipement public ou d’un local tertiaire à Angers (ou dans son agglomération), nous vous aidons à évaluer l’opportunité de raccordement au réseau le plus adapté selon votre localisation, votre besoin de chaleur et les performances souhaitées.

Faites des économies d’énergie avec le chauffage urbain