Contactez un expert 👇
« Nous décarbonons notre industrie, avec au total 6,2 milliards d'euros d'investissements dans France Relance et France 2030. » Tels sont les mots de la ministre Barbara Pompili le 16 mars 2022. La décarbonation de l’industrie apparaît aujourd’hui comme un enjeu majeur, à la fois pour des raisons géopolitiques, économiques et environnementales. Rénovation énergétique, recours aux énergies renouvelables... quelles sont les actions à mettre en œuvre pour y parvenir ? Comment les industriels peuvent-ils se faire accompagner aujourd’hui ? Hellio fait le point.
Trouvez des opportunités pour décarboner votre entreprise
Au sommaire :
Qu’entend-on par décarbonation ? Définition
Le terme « décarbonation » (ou décarbonisation) est utilisé pour désigner les mesures visant à réduire et limiter les émissions de dioxyde de carbone (et de gaz à effet de serre en général) d’une structure. De ce fait, la décarbonation implique la réflexion et la mise en place de techniques, de procédés et de solutions pour limiter l’empreinte carbone des bâtiments et équipements, et améliorer leur efficacité énergétique.
Cela passe notamment par l’optimisation énergétique, c’est-à-dire la lutte contre toute forme de gaspillage en exploitant au maximum l’énergie, ou encore l’utilisation de sources d’énergies plus propres, à la place des combustibles fossiles. Le tout bien sûr, dans l'optique de lutter contre le dérèglement climatique.
C’est un sujet majeur pour la France mais aussi pour l’Union européenne. Dans le cadre du Pacte vert (Green deal), la Commission européenne indique que « d'ici à 2030 ou 2034, les exploitants devront élaborer des plans de transformation pour leurs sites afin d'atteindre les objectifs fixés par l'UE pour l'ambition zéro pollution d'ici à 2050, l'économie circulaire et la décarbonation ».
Décarbonation de l’industrie : les chiffres clés
Pour comprendre l’enjeu de la décarbonation de l’industrie (dans le contexte actuel, et notamment avec le conflit russe), il est essentiel de s’intéresser à certains chiffres relatifs à la consommation et aux dépenses liées à l’énergie, ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Voici l'évolution des consommations de l'industrie depuis 1990, corrigées des variations climatiques, selon la source d'énergie.
- En 2021, la consommation finale d’énergie de l’industrie (corrigée des variations climatiques) est de 311 TWh.
- Après une baisse entre 2011 et 2020, qui a vu la consommation atteindre son plus bas niveau depuis plusieurs décennies, on constate une hausse en 2021. Sans surprise, puisque la chute de 2020 était grandement due à la crise sanitaire et économique.
- Le mix énergétique du secteur de l’industrie pour l’année 2021 est le suivant : le gaz naturel est l’énergie la plus consommée par les industriels (elle représente 37 % des consommations d’énergie du secteur contre 28 % de la consommation totale française), suivi par l’électricité (36 %). Viennent ensuite les produits pétroliers (10 % en 2020 contre 22 % en 1990), les énergies renouvelables (7 %), la chaleur commercialisée (6 %) et pour finir, le charbon (3 % contre 11 % en 1990). On constate que le développement des énergies renouvelables reste modéré.
- En octobre 2021, l’industrie représente près de 20 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (principalement portées par les secteurs de la chimie, les minéraux non métalliques et la métallurgie).
- Les industries manufacturières et de l’énergie ont drastiquement diminué leurs émissions entre 1990 et 2019 : - 46 % pour les premières, - 41 % pour les secondes. Au total, le secteur passe de 220 millions de tonnes d'équivalent CO2 à un peu plus de 120.
Sources : Ministère de la Transition écologique - Chiffres clés de l’énergie, édition 2022, Direction générale du Trésor - La décarbonation de l’industrie en France et notre-environnement.gouv.fr
Une question sur la décarbonation ? Hellio vous répond
Des données encourageantes, encore perfectibles
Malgré une tendance positive, il apparaît nécessaire de poursuivre les efforts et décarboner l’industrie pour des raisons à la fois économiques, géopolitiques et environnementales.
LE CHIFFRE HELLIO : 52 %
À travers ses chiffres, on remarque en effet que le secteur de l’industrie est encore totalement dépendant des énergies fossiles, à plus de 50 %. Par ailleurs, le prix du gaz et de l’électricité sont historiquement élevés depuis 2021. Le conflit russe, débuté en 2022, fait également flamber la facture d’énergie des entreprises.
Côté environnement, même si le secteur de l’industrie est celui qui a le plus décarboné depuis 1990, l’atteinte des objectifs de la Stratégie Bas-Carbone (SNBC) nécessite la mise en place d’actions efficaces pour parvenir à une réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre) de 35 % d'ici à 2030 et de 81 % d'ici à 2050, par rapport à 2015.
Face à ce constat, comment accélérer la décarbonation de l’industrie en France ?
Comment le gouvernement soutient-il la décarbonation de l’industrie ?
Dans la cadre de sa stratégie bas-carbone et du décret du 21 avril 2020, le gouvernement a deux ambitions concernant tous les secteurs confondus (entreprises, collectivités, citoyens) :
- Atteindre la neutralité carbone dès 2050 ;
- Réduire l’empreinte carbone des Français.
Pas de pause pour le Pacte vert.
— Barbara Pompili (@barbarapompili) March 17, 2022
C'est notre planche de salut pour sortir de la civilisation fossile.
Je préside un conseil environnement 🇪🇺 pour :
- Accélérer notre decarbonation
- Construire l'avenir de la filière batteries
- Lutter contre la déforestation importée#PFUE2022 pic.twitter.com/t4lEmVKf6L
Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES de l’industrie, le gouvernement compte :
- Accompagner les entreprises dans leur transition énergétique vers des systèmes de production bas-carbone (avec notamment des feuilles de route de décarbonation et des outils de financement) ;
- Intensifier la recherche et le développement des procédés de fabrication bas-carbone ;
- Amener le secteur à recourir à des énergies décarbonées, voire produire une électricité locale grâce à l'éolien ou le photovoltaïque par exemple;
- Favoriser l’économie circulaire.
L’INFO HELLIO :
Le paquet « Fit for 55 », présenté en juillet 2021, prévoit un projet de « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (MACF). Ce projet, qui a fait l’objet d’un accord le 15 mars 2022, pourrait ainsi permettre de concilier décarbonation et maintien de la compétitivité des secteurs concernés en évitant les « fuites » de carbone (autrement dit, les délocalisations et les importations de produits à haute intensité de carbone). Source : Conseil européen - Pacte Vert pour l’Europe.
Pour tendre vers sa décarbonation, l’industrie peut alors compter sur un soutien massif du gouvernement français. En effet, dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le gouvernement compte dédier 5,6 milliards d’euros au soutien de la décarbonation des sites industriels.
Cette enveloppe représente ainsi 4 milliards d’euros destinés au soutien de la décarbonation profonde des sites industriels les plus émetteurs (la sidérurgie, l’aluminium, le ciment, la chimie lourde…) et 1 milliard d’euros pour le déploiement de solutions matures, telles que la chaleur bas carbone et l’efficacité énergétique, dans tous les secteurs industriels et dans les territoires. Aussi, 610 millions d’euros seront consacrés au soutien de l’innovation et au déploiement de solutions innovantes pour la décarbonation, dans le cadre de différents appels à projets.
Source : France 2030 - Décarbonation de l’industrie - 4 février 2022.
50 grands sites industriels français en voie de décarbonation
En 2022, les cinquante sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre ont été reçus à l'Élysée. Comme l'a expliqué Emmanuel Macron lors du conseil de planification écologique du 25 septembre 2023, « tous ont désormais un plan, usine par usine, qui permet d'atteindre la réduction d'émissions de 45 % à horizon 2030 ».
Découvrez toutes nos solutions pour l'industrie
Industrie Zéro Fossile : un appel à projets exceptionnel pour la décarbonation des industriels
Dans le cadre de la présentation du Plan de résilience économique et sociale, le gouvernement a annoncé la mise en place, à partir de début avril 2022, d’un appel à projets exceptionnel pour accélérer la décarbonation de l’industrie française. En effet, ce secteur est particulièrement impacté par la guerre en Ukraine et la politique de l’énergie.
Baptisé « Industrie Zéro Fossile », cet AAP est réparti en trois phases :
- Chaleur Bas Carbone par conversion à la biomasse (BCIAT) jusqu'au 23 juin
- Efficacité énergétique et décarbonation des procédés(DECARB IND) jusqu'au 23 juin
- Déploiement rapide de la décarbonation en industrie (DECARB-FLASH) dans la continuité du guichet de décarbonation de l’industrie : ouverture le 1er juillet jusqu'au mois de novembre 2022
« Nous souhaitons cibler les entreprises les plus exposées à la hausse des prix des hydrocarbures pour qu’elles accélèrent leurs projets d’efficacité énergétique ou de substitution du gaz naturel par de la biomasse » a déclaré Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique. Pour l’heure, le contenu de cet appel à projets n’est pas encore communiqué.
Source : Vie publique - Déclaration de Mme Barbara Pompili - le 16 mars 2022
Les actions concrètes pour décarboner l’industrie
L’ASTUCE HELLIO :
Il existe des formations (PROREFEI et INVEEST) dédiées aux référents énergie. Ces formations ont pour but de faire progresser les démarches liées à l’efficacité énergétique et aux enjeux bas carbone de chaque entreprise.
La lutte contre le réchauffement climatique implique des mesures fortes et une méthode rigoureuse. D’après les recommandations du guide « Agir pour la décarbonation » de l’Ademe, cette démarche de décarbonation doit s’effectuer en 5 différentes étapes afin de répondre à l'enjeu environnemental.
À découvrir : La Méthode ACT (Assessing low-Carbon Transition).
1- Structurer sa démarche de décarbonation
Cette première étape signe le début de la démarche de décarbonation industrielle. Il est alors nécessaire de poser un cadre en se posant les bonnes questions. Quelle est l’ambition de la structure ? Comment intervenir ? Que faire pour la mise en place d’un système de Management de l’énergie ? Comment financer les actions ?
2- Faire un état des lieux
La réalisation d’un état des lieux implique de réaliser un audit énergétique des bâtiments. Ce diagnostic permet de souligner les principaux postes de consommations d’énergie de l’entreprise, ainsi que les types et les quantités d’énergie utilisés. De là découlent des optimisations possibles et des actions à mettre en œuvre pour accélérer la décarbonation.
3- Réduire les consommations
En prenant en compte les besoins énergétiques inhérents au secteur et au process de l’entreprise, la décarbonation passe inévitablement par une réduction des consommations d’énergie et de matière première. En fonction du secteur d’activité, il convient alors de se demander quels sont les besoins réels de l’entreprise et par quelles actions concrètes, peut-elle émettre le moins possible.
4- Consommer des énergies décarbonées
Là encore, cette étape doit prendre en compte la nature des activités de l’entreprise et ses caractéristiques. Quel que soit le secteur et les procédés de fabrication, on peut alimenter le site par au moins une énergie renouvelable et de récupération (EnR&R). Cela peut notamment passer par de la récupération de chaleur, un réseau de chaleur vapeur, la production d’électricité (grâce à l'énergie solaire photovoltaïque, par exemple)...
L'étude de Xerfi, publiée en septembre 2022, évoque des pistes concrètes : « Dans la métallurgie, les leviers privilégiés pour décarboner le secteur sont la hausse du taux de recyclage, le développement de nouveaux procédés de production (réduction directe à hydrogène entre autres) et le captage du CO2. Concernant les produits minéraux non métalliques, les cimentiers activeront la chaleur bas carbone notamment tandis que les verriers accélèreront leur transition vers des fours électriques. Pour sa part, la chimie mettra en œuvre des outils d’amélioration de son efficacité énergétique et recourra à la chaleur bas carbone et à l’hydrogène bas carbone. Si l’amélioration de l’efficacité énergétique est plébiscitée par tous les industriels, l’adoption des autres leviers de décarbonation dépend de la nature de l’activité, voire de l’emplacement de l’usine. »
5- Valoriser ses potentiels et coopérer
Enfin, en fonction des actions mises en place, la structure sera ensuite en mesure d’initier des collaborations avec d’autres entreprises, des collectivités ou encore des acteurs de réseaux énergétiques. À ce titre, en fonction des solutions choisies, la structure pourra ainsi revendre son énergie, faire valoriser ses déchets ou encore réaliser des effacements électriques en échange de tarifs généralement avantageux.
En s'appuyant sur une étude publiée en mai 2022, Michel Didier, président de Rexecode, estime que les objectifs de décarbonation en France « nécessitent d'augmenter les investissements dès que possible de 58 à 80 milliards par an ».
Industrie : faites-vous accompagner par un expert
Grâce à son pôle dédié au secteur de l’industrie, Hello propose des solutions sur mesure pour aider les industriels à optimiser les performances de leurs sites, en cohérence avec l’actualité réglementaire. Le groupe s’appuie sur son bureau d’études intégré, Akéa Énergies, spécialisé en ingénierie technique et financière.
Nos prestations incluent notamment :
- Une identification des besoins et des économies d’énergies réalisables (récupération de chaleur fatale, combustibles solides de récupération…) ;
- Des études de faisabilité EnR (énergies renouvelables) : biomasse, photovoltaïque, géothermie…
- Des recommandations techniques pour baisser efficacement la consommation d'énergie ;
- Des préconisations pour optimiser le financement des investissements.
En effet, nos équipes développent une expertise sur l’ensemble des solutions financières existantes, en fonction de l’opération : prime CEE (Certificats d’économies d’énergie), subventions européennes ou locales, etc. Nous mobilisons un maximum de dispositifs cumulables afin de diminuer le reste à charge de l’industriel. En outre, nous effectuons un double contrôle de la conformité des dossiers afin de garantir le versement de la prime CEE.
Exemple de projet éligible aux CEE
Opération mise en place : valorisation de la chaleur fatale dissipée par les tours aéroréfrigérantes dans une entreprise de chimie
- Coût des travaux : 160 000 €
- Aide CEE industrie : 100 % des travaux financés
- Économies annuelles : 100 000 € sur la facture de gaz
La chaleur dissipée par la tour aéroréfrigérante est revalorisée dans un point process industriel.
Optimisez les performances énergétiques de vos bâtiments industriels avec Hellio