Gaz à effet de serre : causes, conséquences et perspectives de réduction

Rédigé par Caroline Dusanter
Mis à jour le 18 sept. 2024
Temps de lecture : 8 min
Gaz à effet de serre (GES)

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est au cœur de la lutte mondiale contre le changement climatique. Pour agir efficacement à son échelle, il est indispensable de bien comprendre ces émissions. Quels sont les pays et les secteurs les plus émetteurs de GES ? Quels sont les impacts du réchauffement climatique ? Comment mettre en place une stratégie de décarbonation pour son entreprise ?


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Gaz à effet de serre : de quoi parle-t-on ?

Il existe plusieurs gaz à effet de serre. Ils sont à la fois d’origine naturelle et d’origine anthropique, c’est-à-dire entraînés par l’activité humaine.

Des gaz naturellement présents dans l’atmosphère

Picto-gaz-effet-serre-planeteLes gaz à effet de serre (GES) sont des constituants gazeux naturellement présents dans l’atmosphère terrestre. Ils jouent un rôle essentiel : absorber et réémettre le rayonnement infrarouge. C’est ce phénomène naturel que l’on appelle l’effet de serre. Sans eux, la température de surface de la Terre serait beaucoup trop froide pour être propice au développement de la vie telle que nous la connaissons. Elle s’élèverait ainsi à -18 °C !

Toutefois, en trop grande quantité, ces gaz à effet de serre constituent un danger pour la planète. Ils participent à la hausse des températures à la surface du globe et sont à l’origine du dérèglement climatique.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : 58 %

Les émissions de GES (hors secteur UTCATF - Utilisation des Terres, aux Changements d'Affectation des Terres et à la Foresterie) ont plus que doublé depuis 1970. Elles ont augmenté de 58 % entre 1990 et 2021.

Source : www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

Quels sont les principaux gaz à effet de serre ?

Lexique Hellio

Le potentiel de réchauffement global (PRG) d’un gaz à effet de serre permet de calculer sa contribution sur l’effet de serre et sur le réchauffement climatique. Le PRG d’un gaz dépend de la durée sur laquelle il est calculé. Le PRG à 100 ans est le plus utilisé. Dans ce cadre, le dioxyde de carbone représente les trois quarts des émissions de GES émises en 2021.

Recensé en 1997 à l’occasion de la signature du protocole de Kyoto, les principaux gaz à effet de serre sont :

  • Le dioxyde de carbone (CO2), le plus connu du grand public ;
  • Le méthane (CH4) ;
  • Le protoxyde d'azote (N2O) ;
  • Les gaz fluorés ;
  • La vapeur d’eau.

Leur potentiel de réchauffement global diffère. C’est pour le méthane et le protoxyde d’azote qu’il est le plus élevé.

Leur répartition est inégale, comme le montre le graphique suivant :

Source : Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde - Édition 2023 - Ministère de la Transition Énergétique


Quels sont les secteurs qui contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre ?

Transports, agriculture, industrie… de nombreux secteurs contribuent activement aux émissions de gaz à effet de serre. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C - en accord avec les préconisations du dernier rapport du GIEC -, l’Union Européenne s’est donné un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.

Répartition par source des émissions de GES de l’Union Européenne

À l’échelle de l’Union Européenne (UE), trois sources d’émissions de GES se détachent nettement :

  • L’utilisation d’énergie était en 2021 la principale source d’émissions de gaz à effet de serre (76,7 % du total hors UTCATF). En cause, l’utilisation de combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon ou encore le gaz naturel. 33,9 % de lʼutilisation dʼénergie est dédiée à lʼindustrie de lʼénergie, notamment la production dʼélectricité, et 29,4 % de lʼusage des transports.
  • L’agriculture - et notamment l’élevage - est, elle, responsable de 10,9 % des émissions.
  • Enfin, les procédés industriels occasionnent 9,2 % des émissions de GES de l’UE.

Source : Chiffres clés du climat - Édition 2023 - Ministère de la Transition Énergétique

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : 7 %

La Chine est responsable d’environ un quart des émissions de GES mondiales et les États-Unis de 11 %. L’Union Européenne est, elle, responsable de 7 % des émissions mondiales.

Répartition par secteur des émissions de gaz à effet de serre françaises

À l’échelle de la France, les trois secteurs qui contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre sont :

  • Les transports (32 %)
  • L’agriculture et la sylviculture (19 %)
  • L’industrie manufacturière et la construction (18 %).

Source : Changement climatique : de nouveaux chiffres clés pour comprendre les enjeux

Notre-environnement.gouv.fr


Moins de dépenses énergétiques, moins de gaz à effet de serre


Quelles sont les principales conséquences des émissions de gaz à effet de serre ?

Partout dans le monde, les répercussions du réchauffement climatique se font sentir. Ces conséquences sont à la fois d’ordre environnemental, social, économique et sanitaire.

Un bouleversement écologique sans précédent…

La hausse des émissions de gaz à effet de serre a de nombreux impacts sur l’environnement, notamment :

    • La hausse de la température moyenne ;
    • La multiplication des événements climatiques extrêmes : canicules, ouragans, sécheresses, incendies, etc.
    • L’effondrement de la biodiversité ;
    • L’acidification des sols ;
    • La réduction de la disponibilité en eau douce liée à l’augmentation de l’évaporation et à la fonte des glaciers ;
    • L’élévation du niveau de la mer principalement provoquée par la dilatation thermique des océans.

Chiffres cléscurseur-bleu-picto

  • La température de la Terre a augmenté de 1,1 °C entre 1850 et 2020 ;
  • À l’échelle de la France métropolitaine, elle a augmenté de 2,3 °C entre 1961 et 2020 ;
  • Le niveau moyen des mers s’est élevé de 9 centimètres en 16 ans.

Aux nombreuses répercussions économiques, sociales et sanitaires

picto info HellioL’INFO HELLIO

Six français sur dix sont d’ores et déjà concernés par les risques climatiques. Environ un tiers de la population européenne vit à moins de 50 km de la côte et ces zones génèrent plus de 30 % du PIB total de l’UE (source : www.notre-environnement.gouv.fr).

Ces conséquences du réchauffement climatique sur la nature et l’environnement impactent fortement notre société, nos territoires et notre économie. Elles occasionnent notamment :

      • Une exposition accrue des populations aux aléas climatiques et aux risques sanitaires (par exemple, des virus ou bactéries véhiculés par des moustiques, tique, punaise...),
      • Des pertes économiques conséquentes, par exemple liées à la baisse des rendements agricoles, à l’impact du réchauffement climatique sur les infrastructures (pluies diluviennes…),
      • L’émergence de crises géopolitiques suscitées par des tensions concernant l’accès à des ressources clés comme l’eau.

Quels sont les objectifs de la France et de l’Europe en matière d’émissions de gaz à effet de serre ?

picto-thermostat-temperatureSigné en décembre 2015 lors de la COP 21, l’Accord de Paris vise à endiguer « l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels » voir de « limiter l'augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. ». L’ensemble des États membres de l’Union européenne, parmi lesquels la France, se sont engagés à respecter cet objectif.

Pour cela, l’Union européenne s’est fixé un objectif de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55 % à horizon 2030 avant d’atteindre la neutralité carbone en 2050, dans le cadre du paquet « Ajustement à l'objectif 55 » (fit for 55).

Afin d’atteindre ces objectifs, les États membres doivent accélérer le déploiement des énergies renouvelables pour produire de l’électricité décarbonnée. Ils doivent également engager des stratégies de décarbonation des bâtiments, de l’industrie et de l’agriculture.


Comment réduire les émissions de GES de son entreprise ?

Les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique, au même titre que les États et les citoyens. À leur échelle, elles ont le pouvoir d’agir en réduisant leurs propres émissions de GES, grâce à des solutions de décarbonation spécifiques aux entreprises.

Mesurer ses émissions de GES en réalisant un bilan carbone

picto info HellioL’INFO HELLIO

La réalisation d’un bilan carbone est obligatoire pour :

  • Les entreprises de plus de 500 salariés en France métropolitaine et de plus de 250 salariés dans les DOM-TOM (départements et régions d'outre-mer et collectivités d'outre-mer) ;
  • Les services de l’État ;
  • Les établissements publics de plus de 250 agents ;
  • Les collectivités territoriales accueillant plus de 50 000 habitants.

picto-demarche-obtentionLa réalisation d’un bilan carbone est le point de départ incontournable de toute stratégie de décarbonation. Selon une méthode développée par l’Ademe, il permet de mesurer la quantité d’émissions de gaz à effet de serre imputable à l’activité de votre entreprise pendant un an.

Le bilan GES recense les émissions de gaz à effet de serre selon trois scopes ou “périmètres” établis par le GHG Protocol :

      • Le scope 1 : Ce scope englobe toutes les émissions directes de gaz à effet de serre provenant de sources possédées ou contrôlées par l'entreprise, telles que les émissions des véhicules de l'entreprise ou des installations industrielles.
      • Le scope 2 : Il couvre les émissions indirectes associées à l'énergie, principalement celles liées à la production d'électricité, de chaleur ou de vapeur achetée et consommée par l'entreprise.
      • Le scope 3 : Ce scope inclut toutes les autres émissions indirectes résultant des activités de l'entreprise, mais qui proviennent de sources qu'elle ne possède ni ne contrôle directement, comme les émissions des chaînes d'approvisionnement, des voyages d'affaires, ou de l'utilisation des produits vendus.

Mener un audit énergétique

Suite au Bilan Carbone, la réalisation d’un audit énergétique est indispensable pour réduire l’empreinte carbone de votre entreprise. Cet audit est obligatoire principalement pour les entreprises de plus de 250 salariés. Il vous indiquera avec précision quelles actions entreprendre pour optimiser votre consommation d’énergie et réduire vos émissions de GES.

Cet audit permet de mener un plan d’action efficace. Pour le mettre en œuvre, il est possible de se tourner vers des méthodes développées pour les entreprises comme, la méthode ACT (Accelerate Climate Transition®) ou de la Science Based Targets initiative (STBi).


Pour déterminer les gisements d’économies d’énergie, faites réaliser un audit énergétique de l’entreprise


Réaliser des travaux de rénovation énergétique dans ses locaux

picto-immeuble-bleuEngager des travaux de rénovation énergétique dans vos locaux permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de votre entreprise. En effet, en améliorant l’isolation ou en changeant de système de chauffage (pompe à chaleur géothermique, chaudière biomasse, etc.), vous pouvez limiter les gaspillages énergétiques.

Outre une réduction des émissions de gaz à effet de serre, la rénovation énergétique s’accompagne également d’une baisse des factures d’énergie.

Installer des panneaux solaires en autoconsommation

picto-panneaux-solairesLe développement des énergies renouvelables permet de produire une énergie moins carbonée. Et c’est aussi possible en entreprise ! En installant des panneaux solaires photovoltaïques sur son toit, l’entreprise peut produire et consommer sa propre électricité locale.

Celle-ci peut servir à alimenter les locaux, mais aussi la flotte de véhicules électriques, par exemple. En électrifiant la flotte, l’organisation limite ses achats de carburants d’origine fossiles au profit d’une énergie propre. Un moyen efficace de décarboner les transports.

Décaler les consommations

picto-double-fleche-circulaire-bleueAfin de s’engager dans une réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’entreprise peut choisir de décaler ses consommations en heures creuses. En effet, si la production d’électricité en France est largement décarbonnée, il lui arrive, lors de pics de consommation d’énergie, d’avoir recours à de l’énergie d’origine fossile produite par des centrales à gaz, notamment.

En heures creuses, lorsque le réseau est moins soumis à tension, il est souvent peu utile de faire appel à des moyens de production fossile. Pendant ces heures décarbonées, on utilise parfois uniquement des énergies renouvelables ou du nucléaire, peu chargées en carbone.

Réduire sa production de déchets

En France, le secteur des déchets représente environ 4 % de nos émissions de GES. Les entreprises, comme le reste des acteurs économiques, doivent donc veiller à leur production de déchets. Pour cela, elle doit repenser son modèle d’approvisionnement en cherchant à limiter les emballages dans les fournitures.

Elle peut aussi repenser ses modèles de production en se tournant vers des stratégies d’éco-conception. Ainsi, elle optimise les ressources pour la fabrication de ses produits. Un moyen également de faire des économies dans ses process d’achat !

Sensibiliser les salariés au réchauffement climatique

Enfin, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est également l’affaire de tous. Et, il est possible d’engager l’ensemble des collaborateurs à participer à la décarbonation d’une industrie ou d’une entreprise. Des ateliers de sensibilisation, comme la Fresque du Climat ou des challenges comme Ma Petite Planète, permettent de prendre conscience des émissions de CO2 de chacun et donnent des pistes pour les réduire.

L’entreprise peut aussi proposer des mesures incitatives comme un forfait de mobilité durable pour inviter les salariés à venir à vélo, véhicule électrique, covoiturage ou transport en commun sur leur lieu de travail.

environnement-respectElle peut également, par l’affichage, favoriser la mise en place de certains écogestes. Des petites affiches demandant d’éteindre la lumière ou de laisser les portes fermées ne sont pas compliquées à installer et peuvent contribuer à une réduction de la consommation d’énergie dans l’entreprise.

Mettre en place une stratégie de compensation carbone

Après avoir fait le calcul de ses émissions de GES et les avoir réduits au maximum, l’entreprise peut observer des émissions résiduelles, à savoir des émissions qu’elle ne peut éliminer directement.

Pour atteindre le net-zéro, elle peut donc choisir de passer par des processus de compensation carbone en finançant des projets de séquestration carbone (reforestation, réhabilitation des océans ou des mangroves, etc.). Pour être efficace cette stratégie doit intervenir dans un second temps et ne doit en aucun cas remplacer les actions menées pour réduire les émissions de GES.

picto-poignee-mains-bleu-accompagnement_personnaliseHellio accompagne les entreprises et les collectivités dans la décarbonation de leurs activités grâce à son bureau d’études intégré Akéa Énergies.


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Tags associés : Conseils, Décarbonation

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Cet article a été rédigé par Caroline Dusanter,

Content Manager et rédactrice SEO depuis 2017

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