Quels sont les réseaux de chaleur au Havre ?

Les réseaux de chaleur représentent un levier majeur pour la transition énergétique en France. Ce mode de chauffage collectif permet de mutualiser la production de chaleur à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, en s’appuyant de plus en plus sur des sources renouvelables ou de récupération (ENR&R). En 2023, la France comptait plus de 1000 réseaux de chaleur, desservant près de 50 000 bâtiments. Pour découvrir les réseaux présents sur l’ensemble du territoire, consultez notre article consacré à la carte des réseaux de chaleur en France.

Le Havre, ville portuaire et industrielle majeure de Normandie, a développé plusieurs réseaux de chauffage urbain pour répondre à ses enjeux environnementaux. Trois réseaux principaux y sont aujourd’hui en activité. Explorez leur mode de fonctionnement, leurs spécificités et les possibilités de raccordement.

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Liste des réseaux de chaleur au Havre

Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur et comment fonctionne-t-il ?

Définition d’un réseau de chaleur

Aussi appelé chauffage urbain, le réseau de chaleur est un système centralisé qui permet d’assurer le chauffage de plusieurs bâtiments à l’échelle d’un quartier, voire d’une commune entière. Ce dispositif repose sur une production mutualisée de chaleur, destinée à être distribuée via un réseau de canalisations enterrées. Il peut alimenter différents types de bâtiments : logements collectifs, établissements scolaires, hôpitaux, bureaux ou équipements publics.

La production de chaleur est assurée par une chaufferie centrale, qui peut fonctionner à partir de différentes sources d’énergie : gaz, biomasse, géothermie, ou encore valorisation énergétique des déchets. Cette chaleur est ensuite acheminée sous forme defluide caloporteur à travers un réseau de distribution, appelé circuit de distribution primaire. Ce circuit conduit la chaleur jusqu'à des sous-stations situées à la base des bâtiments raccordés, où elle est ensuite transférée au système de chauffage interne de chaque immeuble.

Grâce à ce fonctionnement en boucle fermée, le réseau de chaleur constitue une solution performante, sécurisée et adaptable, particulièrement pertinente pour accompagner la transition énergétique des territoires urbains.

Les atouts des réseaux de chaleur pour la transition énergétique

Les réseaux de chaleur jouent un rôle central dans la stratégie de transition énergétique des territoires. En s’appuyant sur des ressources locales et bas carbone, ils permettent de répondre à plusieurs enjeux majeurs, identifiés par l’ADEME et les acteurs publics (source : Territoires en transitions).

Voici les principaux bénéfices identifiés :

• Valorisation des énergies locales et renouvelables : les réseaux de chaleur permettent d’utiliser des sources variées comme la biomasse, la géothermie ou la chaleur issue de l’incinération des déchets. Ils favorisent une indépendance énergétique locale et limitent les importations d’énergies fossiles.
• Réduction de l’impact carbone : lorsqu’ils sont alimentés majoritairement par des énergies renouvelables ou de récupération (ENR&R), les réseaux de chaleur permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage, conformément aux objectifs de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) (source : ADEME).
• Stabilité des coûts sur le long terme : contrairement aux énergies fossiles, les réseaux de chaleur reposant sur les ENR&R sont moins sensibles aux fluctuations des marchés énergétiques, ce qui permet aux collectivités et aux usagers de mieux anticiper leurs dépenses.
• Simplicité pour les bâtiments raccordés : l’entretien et la maintenance sont centralisés, ce qui représente un gain de confort et de sécurité pour les gestionnaires comme pour les habitants. Pas de chaudière à remplacer ou de combustible à stocker.
• Outil de planification urbaine : les réseaux de chaleur s’intègrent facilement dans des projets d’aménagement ou de rénovation urbaine, comme les écoquartiers, et constituent une solution collective et structurante pour le territoire.

Ces réseaux s’inscrivent donc dans une logique de sobriété, d’efficacité énergétique et de durabilité, encouragée par l’État via le Fonds Chaleur ou les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).

Les réseaux de chaleur, une mode de chauffage décarboné et économique

Présentation des réseaux de chaleur urbains au Havre

Pour se connecter au chauffage urbain, il est essentiel que le bâtiment soit situé à proximité d'un réseau de chaleur.

À titre d'exemple, France Chaleur Urbaine indique qu'une structure située à moins de 100 m d'un réseau est généralement raccordable, et le raccordement reste possible pour des distances allant jusqu'à 200 m.

Cependant, seul le gestionnaire du réseau de chaleur peut évaluer la faisabilité du raccordement, en tenant compte des caractéristiques du bâtiment et du réseau. La carte des réseaux de chaleur disponible sur le site France Chaleur Urbaine permet de visualiser l'ensemble des installations du territoire. 

La ville du Havre s’est engagée dans une démarche de décarbonation du chauffage, en s’appuyant sur plusieurs réseaux performants. Voici les spécificités techniques et géographiques de chacun.

Réseau “Résocéane”

Le réseau de chaleur RésOcéane, en cours d’extension au Havre Sud, vise à raccorder environ 37 500 équivalents-logements en 2025 via 300 sous-stations réparties sur plus de 60 km. Ce développement permettra de livrer jusqu’à 300 GWh de chaleur par an, contre 60 GWh auparavant, et d’éviter environ 46 000 tonnes de CO₂ chaque année. Son mix énergétique sera composé à 80 % d’énergies renouvelables et de récupération (ENR\&R), principalement issues de la centrale biomasse BioSynErgy et de la chaleur fatale industrielle de la plateforme TotalEnergies. Une chaufferie gaz rénovée assurera l’appoint et le secours.

Réseau de la ZAC du Mont Gaillard (SDCMG)

Le réseau de chaleur urbain du Havre Mont-Gaillard, géré par la Société de Distribution de Chaleur de Mont-Gaillard (SDCMG), filiale d'ENGIE Solutions, a été mis en place en 2013 dans le cadre d'une Délégation de Service Public de 24 ans. Ce réseau est principalement alimenté par une chaufferie biomasse de 12 MW, utilisant du bois énergie, complétée par des chaudières gaz et un système de cogénération gaz.

En 2021, le réseau a été étendu de 5 km pour desservir les quartiers des Points Cardinaux et de Bléville, ajoutant 27 sous-stations et permettant de raccorder 2 500 équivalents-logements supplémentaires, soit une augmentation de 40 % des abonnés. Cette extension représente une consommation additionnelle de 24 GWh/an et contribue à une réduction significative des émissions de CO₂, tout en offrant une énergie locale, renouvelable et à coût maîtrisé pour les habitants. (Bioénergies Francophones, ENGIE Solutions)

Le réseau de chaleur SDCMG du Havre fonctionne à 79 % grâce à la cogénération au gaz naturel. Bien qu’il ne comporte pas d’énergie renouvelable, il a permis d’éviter près de 10 000 tonnes de CO₂ en 2025, contribuant à la réduction de l’empreinte carbone locale.

Ce réseau de chaleur bénéficie du statut de réseau classé, comme le prévoit la réglementation en vigueur. Ce classement entraîne une obligation de raccordement pour certains bâtiments neufs ou rénovés situés dans le périmètre de desserte du réseau. L’objectif : optimiser l’usage des infrastructures existantes et encourager le recours à une solution de chauffage plus centralisée et maîtrisée sur le plan environnemental.

Même si ce réseau repose principalement sur la cogénération au gaz naturel, son classement reflète sa contribution à une gestion énergétique plus durable à l’échelle locale.

Réseau de chaleur “La Côte Brulée”

Mis en service en 1970 dans le nord-est du Havre, ce réseau de chaleur alimente 29 bâtiments grâce à l’énergie de récupération issue de l’unité de valorisation énergétique (UVE). Il s’étend sur 4 kilomètres et produit environ 14.4 GWh par an, en utilisant principalement la valorisation énergétique des déchets, une source classée parmi les énergies renouvelables et de récupération (EnR\&R).

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Quelles aides pour se raccorder à un réseau de chaleur ?

Plusieurs aides financières sont disponibles pour accompagner les particuliers, copropriétés, professionnels et collectivités dans leur projet de raccordement à un réseau de chaleur.

Pour les entreprises tertiaires et les collectivités publiques, on retrouve le Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, destiné aux bâtiments de plus de deux ans qui passent d’un système au charbon, fioul ou gaz (hors condensation) vers un chauffage urbain alimenté majoritairement par des énergies renouvelables ou de récupération. Le montant peut couvrir jusqu’à 100 % des travaux, en fonction de la surface chauffée.

Les copropriétés peuvent également bénéficier de MaPrimeRénov’ Copropriétés, à condition que le raccordement s’inscrive dans un projet global de rénovation énergétique atteignant 35 % de gain énergétique, et que le réseau soit alimenté à 50 % minimum par des EnR&R.

Le Fonds chaleur, géré par l’Ademe, est un autre levier de financement important pour les copropriétés. 

Enfin, les particuliers peuvent bénéficier de MaPrimeRénov’, jusqu’à 1 200 € par foyer, pour le raccordement à un réseau de chaleur. Cette aide couvre les travaux liés au branchement privatif, au poste de livraison et aux équipements de répartition de la chaleur. En complément, le Coup de pouce Chauffage individuel peut apporter un soutien de 450 à 700 €, selon les revenus du ménage.

Expert de l’efficacité énergétique, Hellio accompagne les professionnels et collectivités souhaitant raccorder leurs bâtiments à un réseau de chaleur :

• Études de faisabilité ;
• Accompagnement administratif et technique ;
• Montage de dossiers de subvention (CEE, ADEME, etc.).

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