SBTi : présentation et mode d’emploi de l’initiative Science Based Targets

Rédigé par Grégoire Bénavent
Mis à jour le 29 nov. 2024
Temps de lecture : 11 min
SBTi Science Based Targets Initiative

Sommaire

À l’instar du Bilan Carbone® en France, l’initiative Science Based Targets s’est imposée au niveau mondial dans son propre domaine. Cette organisation internationale se spécialise dans la définition d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La SBTi a créé de nombreuses méthodologies et ressources qui facilitent l’engagement des entreprises dans des trajectoires de décarbonation. Découvrez en quoi consiste la Science Based Targets initiative et comment elle propose aux sociétés de se fixer des objectifs basés sur la science.


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Qu’est-ce que la SBTi ?

L’initiative Science Based Targets (SBTi) est une organisation internationale qui propose aux entreprises de se fixer des objectifs de décarbonation basés sur la science. Créée en 2015, elle constitue un partenariat entre plusieurs acteurs de l’action climatique. Les organisations membres de cette initiative sont :

  • le CDP (anciennement Carbon Disclosure Project) ;
  • le Pacte mondial des Nations Unies (United Nations Global Compact) ;
  • le World Resources Institute (WRI) ;
  • le Fonds mondial pour la nature (WWF) ;
  • la We Mean Business Coalition.

Concrètement, ces acteurs ont développé différents outils, guides et standards dans le cadre de l’initiative SBT. Ces ressources permettent aux entreprises de se fixer des objectifs de réduction de leurs émissions de GES (gaz à effet de serre) qui :

  1. S’inscrivent dans une trajectoire limitant le réchauffement de la température mondiale à 1,5 °C, par rapport à l’ère pré-industrielle.
  2. Se basent sur des données scientifiques précises pour calculer les niveaux de réduction d’émissions de GES qu’elles doivent atteindre.

Le personnel de la SBTi vérifie et valide ou non les objectifs présentés par chaque entreprise, selon des critères prédéfinis. Ce processus est public, et il est possible de suivre la progression annuelle des sociétés engagées sur le site de l’initiative. Rappelons cependant que la SBTi se concentre uniquement sur la définition d’objectifs de réduction des émissions de GES basés sur la science.

ACT et SBTi : deux méthodes complémentaires

Le plan d’actions qu’une entreprise souhaite utiliser pour réduire son empreinte carbone est à sa discrétion. Les outils de la SBTi sont donc à compléter par des méthodologies de mise en œuvre de la transition bas carbone.

On peut citer la méthode ACT (Accelerate Climate Transition®) dite « Pas à Pas » ou encore la méthode Bilan Carbone® (à partir de sa 4e étape). La neuvième version du Bilan Carbone® actuellement en préparation devrait d’ailleurs être davantage compatible avec l’approche de la SBTi.

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Il s’agit du nombre de sociétés dont les objectifs basés sur la science ont été validés par la SBTi, au 3 juillet 2024. Il est possible de retrouver l’ensemble des entreprises actuellement engagées dans ce processus en consultant le Target Dashboard de la SBTi.


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Dans quel contexte s’inscrit l’initiative Science Based Targets ?

Lexique Hellio

L’expression « zéro émission nette », ou « net zéro », renvoie à des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre générés par l’homme quasiment nuls à l'échelle mondiale. Les émissions de GES restantes rejetées dans l’atmosphère sont réabsorbées par des puits de carbone, eux aussi anthropiques (reforestation, techniques agricoles, solutions technologiques).

👉 Le concept de net zéro est très proche de celui de neutralité carbone. Du point de vue du GIEC, ces termes sont synonymes. Ces notions sont toutefois sujettes à débats, notamment lorsque des acteurs se revendiquent neutres en carbone. En France, les allégations de « neutralité carbone » vis-à-vis d’un produit ou de services sont encadrées par la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021.

loupe-ingenieurie-techniqueLa SBTi s’inscrit dans la continuité de l’Accord de Paris, adopté lors de la COP21 en 2015. L’objectif des 195 Parties actuellement signataires est de limiter le réchauffement climatique mondial bien en dessous de 2°C. Déjà en 2015, ce traité international prévoyait de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C. À cette époque, les pays du monde entier s’engagent officiellement dans un processus de décarbonation majeur.

Pour respecter l’Accord de Paris, le secteur privé a évidemment un rôle primordial à jouer. Les entreprises sont ainsi nombreuses à déclarer s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, il est souvent difficile d’y voir clair sur les méthodologies employées et le risque de greenwashing est élevé. Dans ce contexte, la validation des engagements écologiques des entreprises par des experts indépendants paraît indispensable. C’est pour répondre à ce besoin d’ambition climatique élevée et de transparence que la SBTi voit le jour.

L’initiative constitue un tiers de confiance entre les sociétés et le public ou encore les investisseurs. Il devient possible d’identifier facilement les entreprises qui se fixent des objectifs de décarbonation cohérents avec l’Accord de Paris. Les sociétés y voient une opportunité de se démarquer de leurs concurrents, dans un contexte où la crise climatique est un sujet omniprésent. Progressivement, la SBTi devient une référence internationale en matière de fixation d’objectifs de transition bas carbone.

Gaz-effe-serre-PlanèteEn 2018, le besoin d’une trajectoire de diminution des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieuse se précise. Dans son rapport spécial « Réchauffement planétaire de 1,5 °C », le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) présente des conclusions préoccupantes. Pour éviter des impacts catastrophiques, il faut maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5 °C. Le GIEC propose alors des trajectoires d’émissions et de transitions systémiques permettant d’atteindre cet objectif.

Les différents scénarios 1,5 °C présentés s’accordent sur le besoin de :

  • diminuer d’environ 45 % les émissions anthropiques mondiales nettes de CO2 d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010 ;
  • atteindre le zéro émission nette de CO2 aux alentours de 2050 ;
  • diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre autres que le CO2.

L’initiative Science Based Targets prend en compte ces nouvelles trajectoires dans son approche. En 2021, l’organisation décide d’abandonner les objectifs « bien en dessous de 2 °C ». Depuis, l’ambition minimum des entreprises engagées doit suivre une trajectoire 1,5 °C.


Une question ou un projet de décarbonisation ?


Comment s’engager au sein de l’initiative Science Based Targets ?

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Le processus d’engagement standard de la SBTi s’adresse aux grandes entreprises. Les TPE et PME disposent d’un parcours simplifié pour se fixer des objectifs.

S’engager au sein de la SBTi nécessite un inventaire complet et récent des émissions de gaz à effet de serre de son entreprise. Cet exercice de comptabilité carbone comprend les scopes 1 et 2, mais aussi les émissions de scope 3 pertinentes. Pour le réaliser, la SBTi renvoie les sociétés vers la documentation officielle du GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol). Ce bilan réalisé sur une année sert ensuite de référence pour se fixer des objectifs de réduction de GES.

L’initiative SBTi propose un processus en 5 étapes aux entreprises souhaitant se fixer des objectifs de transition bas carbone. Il consiste à :

  1. Envoyer une lettre d’engagement à l’organisation Science Based Targets.
  2. Créer ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre alignés sur les critères SBTi.
  3. Soumettre ses objectifs aux équipes de l’initiative SBT pour validation dans les 24 mois suivant son engagement officiel.
  4. Communiquer publiquement sur ses objectifs dans les 6 mois suivant leur validation par la SBTi et informer les parties prenantes.
  5. Publier ses émissions de GES chaque année, ainsi que sa progression vers ses objectifs SBTi.

Il est important de noter qu’une entreprise peut envoyer une lettre d’engagement avant d’avoir terminé l’inventaire de GES de son année de référence.


Quels sont les différents types d’engagements SBTi qu’une entreprise peut prendre ?

La SBTi propose aux entreprises deux types d’engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les engagements SBTi de court terme (horizon 5 à 10 ans)

picto-loupe-oeil-bleuL’engagement SBTi de court terme représente la première option des entreprises. Grâce à son inventaire de GES et aux outils de l’initiative, une société peut se fixer différents objectifs de décarbonation. Elle s’engage alors à les atteindre avant une année prédéfinie se situant entre 5 et 10 ans après la date de leur soumission auprès de la SBTi. Ces « near-term science-based targets » doivent couvrir au moins 95 % des émissions des scopes 1 et 2.

Si les émissions de scope 3 représentent plus de 40 % des émissions totales, il est également nécessaire de les prendre en compte. Dans ce cas, le ou les objectifs basés sur la science sélectionnés couvrent au minimum 67 % des émissions de scope 3. Les engagements SBTi de court terme inscrivent la réduction des émissions des scopes 1 et 2 dans une trajectoire 1,5 °C.

Cependant, la réduction des émissions de scope 3 suit seulement un parcours « bien en dessous des 2 °C ». Il faut comprendre que les « near-term science-based targets » constituent simplement une première étape dans l’engagement des entreprises. L’objectif principal de la SBTi est de contribuer au maintien de la température globale en dessous des 1,5 °C, d’ici 2050. Mais pour y parvenir, des étapes intermédiaires au cours des décennies 2020 et 2030 sont indispensables.

Les engagements SBTi de long terme visant le « net zéro » d’ici 2050

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Une entreprise qui souhaite s’engager dans une trajectoire « net zéro » doit préalablement avoir fait valider ses objectifs de court terme.

decarbonation-CO2Le second type d’engagement SBTi disponible pour les entreprises est le « net zéro ». Ici, les sociétés proposent leurs objectifs finaux, compatibles avec la neutralité carbone en 2050, au niveau global ou sectoriel. Comme pour les engagements de court terme, les objectifs définis doivent couvrir 95 % des émissions des scopes 1 et 2. En revanche, les émissions de scope 3 sont beaucoup plus ciblées.

En effet, ces objectifs basés sur la science doivent couvrir un minimum de 90 % des émissions du scope 3. Cette fois-ci, elle doit également suivre une trajectoire 1,5 °C. Mais pourquoi une telle différence entre les objectifs SBTi de court et de long terme ? Les émissions de scope 3 constituent toutes les émissions indirectes d’une entreprise, en dehors de celles liées à l’énergie (scope 2).

Le GHG Protocol présente 15 catégories distinctes de scope 3, présentes en amont et en aval de la chaîne de valeur des sociétés. Le scope 3 comprend donc souvent la majorité des émissions de GES des entreprises. Mais elles représentent aussi les catégories les plus difficiles à décarboner. En effet, les émissions de scope 3 ne dépendent pas que des décisions internes de l’entreprise. Les choix et comportements des partenaires, des fournisseurs ou encore des usagers des produits vendus les impactent également.

L’idée de la SBTi est donc de donner du temps aux entreprises pour appréhender toute la complexité des émissions indirectes significatives. Elles peuvent ainsi se concentrer dans un premier temps sur la décarbonation plus simple des scopes 1 et 2. Pour les entreprises concernées par la prise en compte du scope 3 dès ses « near-term science-based targets », il est possible de prioriser la décarbonation des sources les plus matérielles.


Quelles sont les différentes méthodologies de la SBTi pour se fixer des objectifs basés sur la science ?

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Une présentation des 7 méthodes de fixation d’objectifs basés sur la science est disponible dans le Net-Zero Standard de la SBTi. Rendez-vous à l’annexe B pour découvrir les avantages et inconvénients de chacune d’entre elles.

L’initiative propose à ce jour 7 méthodes différentes permettant de se fixer des objectifs SBT. Pour choisir lesquelles utiliser, les entreprises doivent prendre en compte les scopes d’émissions auxquels elles s’appliquent, mais aussi leur secteur d’activité et la temporalité de leur engagement. Elles pourront ensuite sélectionner une ou plusieurs méthodes dites « éligibles » proposant la création de différents types d’objectifs.

Parmi les plus connues, on peut citer la ACA (Absolute Contraction Approach) et la SDA (Sectoral Decarbonization Approach). Ces deux méthodes servent à calculer les niveaux de réduction des émissions de GES à viser. D’autres approches permettent de se fixer des objectifs liés aux énergies renouvelables ou encore d’inciter ses fournisseurs ou clients à s’engager eux-mêmes.

Cet article n’a pas pour vocation d’expliquer et de commenter les subtilités de chaque méthode de la SBTi. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’initiative laisse une certaine part de liberté aux entreprises dans les manières de se fixer des objectifs de réduction des émissions de GES. Certaines méthodes sont beaucoup moins contraignantes, notamment en ce qui concerne les émissions de scope 3 et les objectifs de court terme.


SBTi et ACT : deux initiatives complémentaires pour mettre en œuvre sa transition bas carbone

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Pour vous aider à financer ce projet, de nombreuses aides de l’ADEME sont disponibles. Les entreprises industrielles bénéficient par exemple d’une aide de 60 à 80 % (assiette de 30 000 €) de l’accompagnement ACT Pas à Pas, dans le cadre du PACTE Industrie. Nos consultants sont disponibles pour échanger sur les dispositifs auxquels votre société peut prétendre.

Comme nous l’avons vu, la Science Based Targets initiative se spécialise dans la fixation d’objectifs de réduction des émissions des entreprises. Réaliser un inventaire de GES et faire valider des objectifs SBT constituent une très bonne première étape. Les sociétés ont ainsi une vision claire de la direction dans laquelle elles doivent s’engager pour s’inscrire dans une trajectoire 1,5 °C.

Mais pour tenir ces engagements de court et long terme, il est nécessaire de mettre au point un plan d’actions concret et de le monitorer. C’est précisément ce que proposent les deux démarches principales de l’initiative ACT. Grâce à la méthode ACT « Pas à Pas », les entreprises bénéficient d’un cadre pour créer leur stratégie de transition bas carbone.

Une fois finalisée, les méthodologies ACT Evaluation permettent d’obtenir un retour détaillé sur le plan de décarbonation obtenu. À la suite d’une analyse à 360°, les entreprises reçoivent ainsi une note leur permettant de situer la pertinence de leur démarche, par rapport à leurs objectifs. Mais elles reçoivent aussi et surtout des pistes d’amélioration pour retravailler leur plan de transition. En utilisant les méthodes ACT, les entreprises se donnent les moyens concrets d’atteindre leurs objectifs de décarbonation, validés ou non par la SBTi.

poignée de mains picto bleuVous souhaitez vous engager dans une démarche ACT Pas à Pas pour atteindre vos objectifs de décarbonation ? Les conseillers du bureau d’études de Hellio (Akéa Énergies) vous accompagnent dans votre initiative. Formés à la méthode et approuvés par l’organisation ACT, nos équipes sauront vous guider dans la création d’un plan d’actions adapté au profil de votre entreprise.


Polémique 2024 : comptabilisation des crédits carbone et accusations de greenwashing

Récemment, la SBTi a été au cœur d’une forte polémique. Le 9 avril 2024, son Board of Trustees (conseil d’administration) publie un nouveau communiqué abordant la révision en cours du Net-Zero Standard. Le public y découvre un changement majeur à propos des moyens acceptés pour atteindre des objectifs de réduction des émissions de scope 3. Le Board annonce que les « Certificats d’attribut environnementaux » seront bientôt comptabilisés.

Cela comprend notamment les crédits carbone. En d’autres termes, les entreprises incapables de réellement réduire leurs émissions de GES pourraient investir dans une stratégie de compensation carbone. L’utilisation de crédits carbone peut constituer un complément intéressant à un plan de transition bas carbone ambitieux. Mais il est aujourd’hui communément accepté qu’une telle pratique de compensation ne doit jamais se soustraire à une diminution des émissions de GES émises.

Une levée de boucliers sans précédent face au Board of Trustees de la SBTi

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Si l’utilisation de crédits carbone pour atteindre ses objectifs de scope 3 est autant contestée, c’est parce qu’elle est contraire au discours scientifique actuel. Aujourd’hui, la majorité des référentiels, acteurs et cadres législatifs de la décarbonation faisant autorité interdit ce type de compensation. On peut citer la norme ISO 14064, le GHG Protocol ou encore la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Le Bilan Carbone® et le Bilan GES réglementaire français (BEGES®) vont dans la même direction.

Devant ce choix à contre-courant total des autres acteurs de la décarbonation, beaucoup crient au greenwashing. De plus, la gouvernance même de l’initiative Science Based Targets semble être mise en cause. Le Board of Trustees aurait communiqué au nom de la SBTi sans suivre la procédure standard ou en informer le Conseil Technique de l’organisation. En interne, une levée de boucliers s’organise, comme en témoigne cette lettre de réaction du staff de la SBTi à cette annonce.

Devant la pluie de critiques qui lui sont adressées, le Board of Trustees s’engage dans un rétropédalage maladroit. Dans un nouveau communiqué publié le 19 avril 2024, il regrette que sa dernière communication ait pu être mal interprétée. Le Board tente de rassurer en indiquant que la SBTi suivra évidemment ses processus habituels de révision de ses normes.

Pourquoi un tel recul dans le niveau d’ambition de la SBTi ?

Dans un article très complet sur cette polémique, le cabinet de conseil Carbone 4 remarque un timing assez révélateur. La déclaration du Board of Trustees intervient alors que beaucoup des premiers objectifs SBTi de court terme arrivent à échéance. En 2025, de nombreuses entreprises devront faire le bilan de l’atteinte ou non de leurs engagements. Et il semble justement que la plupart des sociétés vont échouer à atteindre les niveaux de réduction d’émissions de GES attendus.

En permettant in extremis aux entreprises d’utiliser des crédits carbone pour atteindre leurs objectifs, le Board of Trustees leur offrirait une porte de sortie. Cela éviterait un embarras partagé entre des sociétés avec une ambition écologique insuffisante et une initiative qui apporterait finalement peu de résultats concrets. Certains observateurs se questionnent également sur l’influence grandissante des sponsors de la SBTi.

Le Bezos Earth Fund ou encore la Fondation Ikea ont largement investi dans l’organisation. Comme le révèle un article du Financial Times, la décision controversée du Board intervient après une réunion à Londres. Ce meeting de 2 jours a été coordonné par le fonds de Jeff Bezos, grand défenseur du système de crédits carbone. Les membres du Bezos Earth Fund auraient argumenté en faveur de leur utilisation, mais insistent sur le fait qu’aucune décision n’a été prise.

Il est difficile de mesurer avec précision les facteurs qui ont motivé la décision du Board of Trustees. Mais les accusations de greenwashing en faveur des grandes entreprises semblent se fonder sur des éléments factuels. Pour l’instant, aucun changement n’est acté. Mais des propositions de modifications liées aux émissions de scope 3 devraient bientôt être publiées. Il faudra donc rester attentif aux prochaines communications de la SBTi pour connaître les révisions finales de son Net-Zero Standard.


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Tags associés : Conseils, Décarbonation

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Cet article a été rédigé par Grégoire Bénavent,

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